dimanche 7 février 2010

libérer le système

Comment rattraper le retard français en matière de télésanté et pourquoi ces blocages ?
Alors que l'organisation des soins et le fonctionnement du système de santé sont au cœur des préoccupations des politiques, des professionnels et des patients, on sait que les réseaux d'imagerie représentent un enjeu central pour la qualité des soins, leur suivi et la réorganisation de l'offre de soins en France.
J’ai lu sur Internet ce texte dont je partage tous les attendus les voici :
« « Parce que l'imagerie s'inscrit aujourd'hui au cœur de la démarche diagnostique et thérapeutique et qu'elle intervient de plus en plus tôt dans le parcours de soins, les réseaux d'imagerie constituent une des étapes préliminaires indispensables à la mise en place et au développement des dossiers patients informatisés et des systèmes d'information médicale, présentés hier comme une urgence par Philippe Douste-Blazy, Ministre de la Santé et de la Protection Sociale. Proposant un dossier informatisé pour tous les patients, Philippe Douste-Blazy a notamment déclaré : « en quelques secondes, le médecin pourra savoir exactement quels sont les actes médicaux qui ont été prescrits, les médicaments délivrés, les antécédents du malade ».
Si l'intention est louable, il convient de souligner pourtant que près de 20 ans après l'apparition des premiers systèmes de partage des informations médicales (imagerie, biologie, traitements et suivi…), la France comptait en 2001 une douzaine d'hôpitaux universitaires équipés en réseau ; ils étaient seulement 16 deux ans plus tard en 2003. Rappelons que notre pays compte 3 171 établissements hospitaliers publics ou privés. Cette situation place la France en dernière position par rapport à ses voisins européens.
Notre pays représente, en effet, une partie congrue du marché européen des réseaux, de l'ordre de 15 %, c'est-à-dire 2 à 3 fois plus faible que celles de l'Allemagne, du Royaume-Uni ou des pays nordiques pris dans leur ensemble. Pourtant, tout le monde s'accorde aujourd'hui sur l'utilité des systèmes d'information médicale et des réseaux d'imagerie intégrés, au service d'un « dossier patient » qui assurent l'archivage, le partage et la traçabilité de l'ensemble des données de santé. Ils ont fait leurs preuves là où ils existent, en France et à l'étranger, en termes de bénéfice patient et plus collectivement en terme d'organisation des soins et d'optimisation des ressources.
De la prévention aux traitements et à leur suivi, le déploiement des réseaux d'imagerie s'inscrit dans un contexte de santé publique qui les rend absolument nécessaires. Ils sont nécessaires, en effet, pour répondre aux différentes obligations légales et engagements politiques pour une amélioration de la qualité des soins :
1)La loi sur le droit des malades et leur droit à accéder à leur dossier médical.
Le développement de filières de soins organisées autour du malade dont les « 2)programmes de suivi personnalisé » prévus par le plan Cancer ne sont qu'un premier exemple de filières. L'imagerie aujourd'hui n'est pas qu'un outil diagnostique, elle est aussi essentielle dans le suivi des traitements.
3)La réorganisation territoriale de l'offre de soins pour diminuer les inégalités régionales d'accès aux soins (en particulier de haute technologie).
4)Le développement de programmes de dépistage qui nécessitent le suivi et le rappel des patient(e)s.
5)La nécessité de systèmes d'évaluation des pratiques médicales et de systèmes d'alerte en santé publique.
6)Le développement des procédures d'accréditation des structures de santé, sur des critères de qualité des services rendus et en fonction de normes définies.
7°L'évolution de la notion de responsabilité médicale et en corollaire l'archivage et la traçabilité des données qui jouent un rôle essentiel dans ce contexte de judiciarisation.
8)Ces nouvelles obligations ou ces enjeux réaffirmés dans un contexte de contrainte des dépenses publiques et de déficit en ressources humaines, plaident pour le développement des systèmes d'information et des réseaux d'imagerie qui sont susceptibles d'améliorer la qualité des soins et du suivi des patients, d'augmenter la productivité des services de santé, d'optimiser l'organisation et la gestion des soins. » » »
Ces bénéfices individuels et collectifs ont été démontrés. En outre, toutes ces technologies et les savoir-faire sont aujourd'hui disponibles et largement utilisés dans de nombreux pays.la question se pose alors pourquoi la France est-elle si en retard ?
Comment rattraper un tel sous-développement ? Le constat de ce retard français souligne la nécessité d'une volonté politique pour promouvoir le développement de ces réseaux, qui devrait associer en particulier :
Un recensement des réseaux installés aussi bien publics que privés .
Une politique globale d'incitation au développement des systèmes d'information en santé (réseaux, dossiers patients partagés, télémédecine) à l'hôpital, en ville et entre la ville et l'hôpital
La valorisation de l'existence de réseaux répondant à des normes précises pour l'accréditation des structures de soins et pour servir d’exemple .
Cependant les incitations à l’installation et l'aide financière adaptée ne sont pas l’alpha et l’oméga pour atteindre l’objectif car ils ne remplacent pas la volonté d’interconnexion dont tous ceux qui l’ont pratiqué se félicitent et ne comprennent pas comment ils ont pu travailler sans ces fonctions au service de la qualité des soins ..
C’est donc surtout et avant tout en passant enfin aux actes ,sans crainte de faire des erreurs facilement contrôlables.Il faut maintenant cesser d’écrire des rapports et d’exhorter par des paroles , des commissions et des réunions .
Il faut obliger les acteurs à s’interconnecter ….et libérer le système …. Bloquer les bloqueurs engager résolument les acteurs dans cette voie en levant les freins qui sont l’excès de réglementation, l’absence de soutien juridique ,l’absence d’un valorisation financière de cette activité pour tout dire la crainte de l’initiative privée qui casserai le monopole du service public aux structures publiques …
Assez emblématique de cette attitude purement française ,la demande du consentement du patient se retrouve entre autre au centre du blocage . Dans les pays anglo-saxon le pragmatisme veut que toute personne qui n’exprime pas son refus de façon formelle est considérée comme acceptant les régles d’un système de santé socialisé (parfois de façon moindre que dans notre pays) . Cette attitude règle d’emblée une question périodique sur l’accord du patient à donner ses informations médicales pour son meilleur traitement . Notre rigorisme excessif sur des principes irréalistes et ces questions de droit à… donne surtout bonne conscience aux blocages et aux bloqueurs au nom de l’on ne sait quelle atteinte aux libertés fondamentales . Alors que le patient déjà ne paie pas personnellement le prix des services qui lui sont rendus et qu’il les doit à la société toute entière . Cela empèche ainsi de traiter les vrais problèmes de sécurité ; le patient ferait mieux d’etre vigilant sur les règles qui seront appliquées sur la sécurité des données et sur la transparence que le système devrait avoir à son égard pour qu’il puisse exactement savoir ce qu’il y a dans son dossier et ce que l’on fait de ses données . Cela suppose alors un patient responsable de lui-même qui ne fait pas reposer ses responsabilités sur d’autres prétendus vertueux mais au contraire qu’il les contrôle pour ne pas leur laisser la toute puissance .Nous sommes là au cœur de la contradiction française et de son centralisme excessif qui se méfie de la liberté individuelle et de ses exigences et préfère le pouvoir régalien de décider pour les autres sans toujours permettre son contrôle et la transparence démocratique .Il nous refuse ainsi le statut d’adulte responsable de citoyens libres mais bien plûtot en nous considérant comme sujets de notre léviathan Public .