mercredi 14 octobre 2009

On attrape pas les mouches avec du vinaigre

serrer les prix de l'imagerie oui mais pas sans la qualité

Pourquoi mettre la démarche qualité au centre des préoccupations des radiologues ? Pour poser des questions essentielles et déclencher le débat ?.Oui sûrement mais de quelle qualité parle-t-on ? Puisqu’il s’agit d’une démarche de progrès elle doit nécessairement intéresser tous les domaines de la qualité .En imagerie médicale ce sont les domaines de la qualité des pratiques ,de la qualité de l’organisation ,de la qualité de la sécurité ,mais aussi de la qualité du résultat et doit donc se préoccuper aussi de l’efficience ce qui introduit la notion de qualité/prix .

A une période cruciale de notre système de santé, mis en cause par l’importance des déficits, on ne peut se soustraire à cette exigence de qualité et d’efficacité . Ces exigences qualité ne peuvent donc pas provenir exclusivement de la profession elle même au travers d’un référentiel mais ,bien aussi ,par des exigences extérieures des organisme payeurs qui solvabilisent la réalisation des actes .Ces préoccupations ne peuvent pas non plus simplement se résumer à baisser unilatéralement le prix des actes sous prétexte d’économie , elles doivent aussi se préoccuper de la qualité du service rendu .

Or ces exigences ne sont pas encore clairement exprimées dans notre pays probablement parce qu’il est encore tabou de parler de prix de la santé et des soins sauf à stigmatiser telle ou telle profession pour la proposer comme victime expiatoire de nos propres incuries. On voit bien le débat difficile et les réticences à évoquer l’hôpital entreprise et tous les préjugés que cette notion véhicule . Cela rend la démarche qualité un peu bancale .Or produire des soins de qualité de façon régulière et constante au coût le plus bas devrait être une préoccupation centrale et devenir la règle. Elle revient à poser la question de l’efficacité, sans sacrifier à la qualité des soins.

La complexité de l’organisation radiologique et de cette question de la qualité en imagerie doit rendre modeste et attentif à toutes les énergies qui veulent s’en préoccuper mais doit aussi prendre en compte la nécessaire progressivité de la démarche qui génère sa propre pédagogie. Personne ne détient en ce domaine de vérité révélée et cette question doit s’aborder sans tabous ni dogmatisme.Elle nécessite par contre une bonne dose de réalisme .C’est un travail sans fin ,il requiert l’attention de tous pas seulement des professionnels impliqués ou des tiers payeurs mais aussi des patients qui doivent aussi participer à l’appréciation de la qualité des services rendus sans leur cacher les coûts induits. Ces démarches méritent toute l’attention des pouvoirs publics qui doivent les soutenir, les accompagner, les valoriser et pour finir aider à les reconnaître et les diffuser.

La qualité ne se décrète pas elle se démontre , elle se mesure elle se compare et surtout ce sont des tiers externes qui peuvent reconnaître votre qualité .La labellisation comme les certifications ne peuvent se faire que par des tiers indépendants ,accrédités pour cela, selon des normes internationalement reconnues et qui sont souverains pour reconnaître votre démarche qualité . C’est cette indépendance qui garanti la confiance que peut avoir le patient, les payeurs , les pouvoirs sur cette organisation radiologique .Comme il n’est pas d’amour sans preuve d’amour , il n’est pas de qualité qui ne se démontre .Tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et simplement. Rendre simple des systèmes complexes devrait être le leitmotiv de la démarche qualité car elle doit être compréhensible à tous et à toute.Remettre simplement les rapports coûts/efficacité au centre du débat est un des moyens pour orienter l’action indispensable aujourd’hui .Le prix, oui mais pas sans la qualité du service rendu.